73% des Français souhaiteraient consommer de manière plus responsable (limiter les emballages, acheter local, équitable...); c'est, selon une étude, un des impacts (positif) du Covid 19. En mars 2020, nous avons tous vécu un grand bouleversement dans nos vies : pour la première fois, nous avons été confinés. Cette situation a entraîné des bouleversements de notre quotidien : télétravail, restrictions de déplacements, magasins fermés,... Mais quelles sont les évolutions qui ont été induites par la crise dans nos comportements de consommateurs ? Et que reste-t-il de ces changements aujourd’hui ?
Si le premier confinement a été l'occasion pour certains Français de découvrir de nouveaux magasins de proximité en circuit court et/ou biologiques, le lieu principal d'achat de nourriture reste les supermarchés. Ainsi, le chiffre d’affaires de la grande distribution a augmenté de 9% par rapport à 2019 pendant cette période à cause des reports de certains circuits (restaurants, marchés).
La crise économique induite par le Covid 19 constitue également un frein aux changements des comportements : les produits locaux et biologiques étant perçus comme étant plus chers, et l'augmentation globale des prix de l'alimentation pendant la crise ont eu des conséquences. Il est en effet important de noter que la crise économique a entraîné une augmentation des inégalités : les associations caritatives ont enregistré une hausse des demandes d'aides alimentaires de 30 à 50% en France et une étude a montré qu'un Français sur quatre restreint ses quantités, et un sur sept saute des repas. Même pour ceux n'en étant pas à cet extrême, le critère du prix a pris une place plus importante dans le choix des produits pour de nombreux ménages, au détriment de la qualité.
Le premier confinement a également été marqué par l'augmentation des ventes de produits de base (farine, œufs, lait, huile, allant même jusqu'à des ruptures de stocks) et de robots culinaires, ce qui montre que de nombreux Français se sont mis à cuisiner maison pendant le confinement. Dans une enquête d'IFOP les Français déclaraient cuisiner plus qu'avant la crise, en particulier les jeunes (18-34 ans). Ainsi la cuisine était perçue comme une source d'occupation pendant cette période où les distractions étaient rares. De plus, le manque d'activité physique a fait apparaître le besoin de manger plus sainement pour certains.
Cette tendance du "fait-maison" semble néanmoins avoir été passagère pour la plupart des ménages : le retour au travail, la lassitude et les conflits liés à la cuisine pour certains ont eu raison de cette habitude du confinement. En conclusion, la crise du Covid, et particulièrement le premier confinement, semble avoir confirmé la tendance globale déjà initiée des consommateurs à se diriger vers des produits plus vertueux et du fait-maison : elle a été l'occasion de prendre conscience des problèmes liés aux produits importés et, parallèlement, des bienfaits du local et du bio. Néanmoins, des facteurs comme le temps et le prix associés à la crise économique sont encore limitants pour généraliser et faire perdurer ces tendances.
Sources : Etude France AgriMer, L’impact de la crise de la COVID-19 sur la consommation alimentaire en France : parenthèse, accélérateur ou élément de rupture de tendances ? (2020) et Baromètre Max Havelaar de la transition alimentaire 2020